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1 juin 2021 2 01 /06 /juin /2021 11:06

Référence : Jonathan Coe, Billy Wilder et moi, éditions Gallimard, collection "Du monde entier", traduction de Marguerite Capelle, 304 pages, mai 2021

Jonathan Coe né en 1961 à Birmingham, fut professeur de littérature. C’est son roman Testament à l’anglaise qui le fit connaître. En 1998, il reçoit le prix Médicis étranger pour La Maison du sommeil.

 

         
                                  Jonathan Coe à Londres en 2019

 

- Thème du roman : La narratrice, une jeune Grecque, a l’opportunité de côtoyer le réalisateur Billy Wilder lors du tournage de son film « Fedora », en 1977.  
- Style et technique utilisés : une soixantaine de pages sont écrites à la manière d’un scénario, avec les dialogues et les didascalies (indications de lieu et de lumière).
- La présentation de l’éditeur note que, « en nous racontant les dernières années de carrière d’une icône, le romancier anglais nous offre une histoire irrésistible sur le temps qui passe, la célébrité, la famille et le poids du passé. »

 

               

 

Le roman retrace la trajectoire du cinéaste, jeune juif né dans l’empire austro-hongrois qui part pour Berlin au début des années 1930, puis à Paris et jusqu’à Hollywood où il devint célèbre. Il pense à ceux qu’il a laissés en Allemagne et dont il a ignoré le sort. Ce retour sur le passé lui suggère un documentaire sur les camps nazis, Death Mills en 1945, ayant été aussi l’un des premiers à voir les images des lieux où sont morts sa mère, son beau-père et sa grand-mère, sans qu’il connaisse les conditions de leur disparition.

         

Deux scènes m’ont particulièrement interpelé :
- Le cinéaste qui ne sait pas ce qu’est devenue sa mère et visionne en boucle des tas de documentaires sur les camps de concentration, contemplant tous ces morts et ces corps décharnés pour tenter de retrouver l’image de sa mère.
- La scène du restaurant et sa rencontre avec une jeune fille, alors qu’il est désespéré  et voudrait par-dessus tout tourner des films magnifiques et romantiques.

 

          

 

ENTRETIEN AVEC L’AUTEUR

Ce « Moi » du titre représente aussi bien lui-même que la narratrice Calista. Elle a pris de plus en plus d’importance à mesure de l’avancée du roman. Il voulait d’abord écrire une méditation à partir de sa relation avec les films de Billy Wilder mais il s’est pris d’amitié pour « cette Grecque à la fois naïve et curieuse ».
Il parle de l’influence qu’a exercée sur lui Billy Wilder, son écriture élégante, son sens de la structure, si essentielle dans la composition d’un roman et des émotions qu’elle suscite.

 

                   

 

Depuis l’écriture de son roman précédent Le cœur de l’Angleterre, il s’est rendu compte qu’il devenait plus spontané. Dans ce dernier roman, il voulait raconter la manière dont Billy Wilder a fui l’Allemagne nazie dans les années 1930. Son problème était de savoir comment s’y prendre et finalement l’idée lui est venue d’écrire certaines scènes sous forme de scénario puis il a continué dans cette voie.

De son pays l’Angleterre dont il écrit dans le roman cette "boutade" « Je sais que techniquement, l’Angleterre appartient à l’Europe, mais… l’Angleterre est à part, vous voyez ? », il dit que c’est « un endroit unique et bizarre» La figure séculaire de l’« Anglais excentrique » est devenue réalité… et « quoi de plus excentrique (et de plus pervers) que le Brexit ? »

 

         

 

Voir aussi 
Jonathan Coe, Le coeur de l'Angleterre --

Mes articles sur d'autres auteurs anglo-saxons :
Jim Fergus Chrysis -- Tom Wolfe, Bloody Miami --
David Lodge, Thérapie, Pensées secrètes & La vie en sourdine --
John Irving, A moi seul bien des personnages & Avenue des mystères --

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