HOMMAGE
2021 est une année exceptionnelle pour François Mitterrand puisqu'elle marque :
- Le 105e anniversaire de sa naissance le 26 octobre 1916,
- Le 40e anniversaire de son accession à la présidence de la République et de l’abolition de la peine de mort en 1981,
- Le 25e anniversaire de sa mort le 8 janvier 1996,
- Le 50e anniversaire du Congrès d’Épinay, en juin 1971.

 

Hubert Védrine a connu de près François Mitterrand puisqu’il fut, outre ministre des Affaires Etrangères socialiste du gouvernement Jospin entre 1997 et 2002, porte-parole de la présidence entre 1988 et 1991, puis secrétaire général de l’Élysée auprès de François Mitterrand.
Depuis 2003, il préside l'Institut François-Mitterrand et a récemment publié un "Dictionnaire amoureux de la géopolitique".

 


Les 2 hommes le 22 mars 1990 à Nevers

 

Autant dire qu’il a très bien connu le président Mitterrand et qu’il peut évoquer l’homme politique que l’homme lui-même. Il confesse qu’à ses côtés, il ne s’est jamais ennuyé et que même « il donnait une intensité incroyable à n'importe quel moment. »

Quelque que soient ces moments, il leur donnait une couleur particulière, c’était comme « un moment suspendu. » Il ajoute que « le simple fait de discuter trois minutes avec lui, de prendre un café, vous donnait l'impression d'entrer et de faire partie d'une sorte de roman, de projet… »
Hubert Védrine met aussi l’accent sur la rupture avec le passé dans la façon d’envisager la politique. « À l'Élysée, dit-il, il y avait un mélange de gens très jeunes et de gens expérimentés comme André Rousselet, par exemple et ce mélange était assez génial. »

 


Promenade en Creuse, de gauche à droite, Catherine Camus, François Mitterrand, Pierre Coursol, Michèle et Hubert Védrine

 

Ce lien qu’il avait avec François Mitterrand lui vient de son père Jean Védrine. Prisonniers des Allemands en 1940, ils se sont connus à Vichy avant d’entrer en résistance. Cette histoire de francisque, symbole pétainiste, s’explique facilement : le Commissaire aux prisonniers Maurice Pinot, voyant revenir Laval aux commandes, fait octroyer la fameuse "Francisque" à tous les cadres du Commissariat, dont François Mitterrand, pour les protéger.
La Résistance allait se structurer autour de trois courants : communiste, gaulliste et "Pinot-Mitterrand".

 

       

 

Le jeune Hubert Védrine s’ennuie à Sciences Pô puis à l’ENA. François Mitterrand qui vient parfois manger chez ses parents et l’envoie dans la Nièvre en 1978, comme suppléant du député maire de Nevers Daniel Benoist mais il ne trouvera vraiment sa voie qu’en 1981 que le nouveau président l’appelle à l’Elysée.

En politique étrangère, dans les années 90, Mitterrand hésite à accepter la réunification allemande et son inquiétude face à la disparition de la Russie soviétique. Hubert Védrine pense que le souci principal du président était que ces transitions se passent le mieux possible. Le seul point qui lui paraît contestable est une ambition trop grande au Proche-Orient, compte tenu de l’influence française dans cette région.

 

 
François Mitterrand et Hubert Védrine          Hubert Védrine et Mazarine

 

Dans le cas de la Bosnie, on a reproché au Président d’avoir été pro serbe, en particulier le voyage effectué à Sarajevo en juin 1992 qui, en figeant le siège, aurait empêché une intervention militaire. Le Président refusait « d’ajouter de la guerre à la guerre », dans une guerre improbable que ne soutenait nullement l'opinion publique.

Sur les reproches au sujet du génocide au Rwanda, la France a fait ce qu’elle devait faire, c’est-à-dire tenter d’imposer un compromis et de juguler l’engrenage létal, même si on peut penser, poursuit Hubert Védrine, qu’elle aurait pu laisser de

 

           
François Mitterrand au mariage d’Hubert et Michèle, 29 juin 1974

 

Voir aussi
* François Mitterrand, 20 ans déjà --

Bibliographie sélective

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