Référence : Sébastien Spitzer, La fièvre, éditions Albin Michel, 315 pages, août 2020

 

« Les doutes détruisent. Les certitudes élèvent. » Sébastien Spitzer

 

         

 

Ce roman est parti d’une histoire vraie, une mystérieuse fièvre qui sévit en 1878 à Memphis aux États-Unis, qui tua un tiers de la ville en quelques mois. Une ville où il fait très chaud et où les moustiques abondent.
La française Annie Cook par exemple, a vraiment existé et vécu à Memphis où elle tenait une maison close huppée. Elle s’est investie dans la lutte contre la fièvre jaune au point d’être emportée par la maladie en 1878.

 

En juillet, Billy un homme meurt subitement dans la rue, première victime d’une épidémie qui va rapidement se répandre. Cet homme venait de sortir de la belle maison close appartenant à une certaine Anne Cook qui aura plus tard un rôle important. Keathing qui dirige le journal local, est un raciste avéré proche du Ku Klux Klan, rend compte de ce phénomène incroyable qui terrorise les habitants et introduit le chaos dans la ville.

 

            

 

Un ancien esclave, Raphael T. Brown, qui aspire à devenir un homme libre, va jouer un rôle central en défendant par les armes, une ville qui le rejetait.

Emmy a treize ans et vit à Memphis avec Émilia sa mère aveugle, symbole de cette mystérieuse maladie qui elle aussi frappe en aveugle. Elles vivent dans le quartier noir de la ville et si en théorie elles sont libres, ce n'est qu'un faux-semblant. Dans la réalité du quotidien, Émilia travaille pour une famille de blancs, en matière économique, on est très loin d'une quelconque égalité.

Emmy brûle de rencontrer enfin son père après des années d'attente. Mais rien ne va se dérouler comme elle l'espère, l'épidémie va la rattraper et elle ne verra jamais son père Billy, une des premières victimes de la fièvre.

 

             

 

La ville se vide rapidement de ses habitants qui se battent pour partir, obtenir une place dans un train. Puis le silence s'installe et surviennent les premiers pillages. Alors ceux qui sont restés s'organisent en milice. ce sont des noirs qui, pour une raison mystérieuse, sont immunisés contre la fièvre et défendent les demeures et les biens. Des caractères vont se révéler comme Keathing qui témoignera de leur courage dans son journal, le" Daily" ou Anne Cook qui va transformer son hôtel de passes en lieu d'accueil et de soins donnés par le docteur Mitchell. Un terrible parcours dont Emmy servira de guide tout au long des ravages de l'épidémie.

 

       Ces rêves qu'on piétine

 

À la lecture de ce roman, il est difficile de ne pas penser à La Peste d'Albert Camus, qui confronte des individus en apparence ordinaires, à un événement extraordinaire qui vont révéler leur vraie personnalité, entre ceux qui parviennent à se dépasser et ceux qui sont dominés par la peur et les événements. Il aborde aussi le thème du bien et du mal sous l’angle de la morale et du racisme particulièrement virulent à  cette époque aux États-Unis.

 

Voir aussi
Sébastien Spitzer, Le cœur battant du monde --

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