Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 janvier 2020 3 22 /01 /janvier /2020 21:02

Les Objets-poèmes de Francis Ponge
                                      <<<<<<< ©• cjb •© >>>>>>>
Francis Ponge, Montpellier le 27 mars 1899, Bar-sur-Loup, Alpes-Maritimes le 6 août 1988

Prix international de poésie 1959, Prix de l'Ingram Merril Foundation (USA) 1972, Prix international de poésie Books Abroad Neustadt, Grand Prix de l’Académie française 1984


           

Issu d'une vieille famille protestante nîmoise, Francis Ponge naît à Montpellier au 3 place de la préfecture (aujourd'hui place Chabaneau) le 27 mars 1899. La famille va rapidement déménager à Nîmes puis à Avignon. "Je suis né dans un pays méditerranéen, le Midi de la France, à cheval sur le Languedoc et la Provence, d'une famille venue de Nîmes, la ville la plus romaine de France, et aussi que j'ai vécu ensuite toute ma première enfance à Avignon, c'est-à-dire la ville la plus... italienne de France." [1]
 
FPnge chabaneau.jpg                          
Place Chabaneau à Montpellier où il est né         Poème Le pain

 
L’œuvre de Francis Ponge célèbre la beauté des choses dans des descriptions surprenantes et minutieuses. Il s’efforce d’analyser les choses d’un œil introspectif, sans a priori, comme les naturalistes examinaient les sociétés humaines, élaborant à travers ses descriptions, une poésie réaliste, des "poèmes-concrets". [2]
 
Son regard est celui du scientifique qui cherche à déceler les aspects cachés, invisibles, à percer toutes les facettes d’un objet analysé à la manière d’une vision cubiste, d’un objet qu’il soit naturel ou issu des œuvres humaines. Son recueil "Le Parti pris des choses", en regroupe les éléments les plus visibles.

 

         
 
Un galet ne se regarde pas comme un cageot ou un savon qui évolue selon les métamorphoses de son état. [3] Il avance avec humilité, avec ses pauvres connaissances souvent inutiles, s’excusant par avance, « je ne suis pas plus avancé que vous, nous allons avancer, nous avançons déjà ensemble. »
Sa démarche, il s’en explique dans son recueil "Proêmes". [4] Il y a chez lui peu de scolastique mais une série d’éléments concrets de la réalité de ce qu’il décrit, une volonté d'aller vers une rencontre faite de langage et de communication. La chose décrite devient ainsi langage et rejoint l’humain. L’expression implique la remise en cause d’habitudes et une langue simple, purifiée.


Francis Ponge, La métamorphose, avril 1944

Le savon devient, quand il écrit à propos de "la toilette intellectuelle", « un petit morceau de savon, bien manié, (qui) suffit là où des torrents d’eau simple ne décrasseraient rien. » La description est rencontre avec l’objet, un retour sur soi-même qui s’exprime dans une réponse à une question sur le sens de son travail : « N’en doutez pas, le savon n’est qu’un prétexte. Avez-vous pu jamais l’imaginer autrement ? »
 
Il meurt au Mas des Vergers à Bar-sur-Loup le 6 août 1988 et est inhumé au cimetière protestant de Nîmes, le 10 août 1988.
 
         
Sa fille Armande Ponge-Trentinian à Bar-sur-Loup en 2010
[5]

 
Bibliographie
- Claude Fournet, "L’anthologiste", éditions Galilée, 1987
- Claude Fournet , "Matisse terre lumière et Picasso terre soleil", éditions Galilée, 1985
- Francis Ponge, "Pages d’atelier", éditions Gallimard, 1985
- Francis Ponge, "Œuvres complètes", éditions Gallimard La Pléiade, 2 volumes, 1999-2002
- Entretiens de Francis Ponge avec Philippe Sollers, préface Claude Fournet, éditions du Seuil, Point poche
- Francis Ponge, "Le Savon", éditions Gallimard


Notes et références

  1. "Entretiens avec Philippe Sollers", Gallimard/Le Seuil, 1970
  2. Voir Les Objets-poèmes de Ponge, essai de l’écrivain Claude Fournet qui avait déjà préfacé les Entretiens de Philippe Sollers avec Francis Ponge, paru en 1986.
  3. Il écrit dans son récit "Le Savon" : « Il y a beaucoup à dire du savon. Exactement tout ce qu’il raconte de lui-même, jusqu’à la disparition complète, l’épuisement du sujet. »,
  4. « Notre premier mobile, écrit-il dans sa présentation, fut sans doute le dégoût de ce qu’on nous oblige à penser et à dire, ce à quoi notre nature d’hommes nous force à prendre part. »
  5. Pour un don des œuvres de son père à la bibliothèque de la mairie

Liens externes

        <<<  Christian Broussas - Francis Ponge - 13 janvier 2013 >>>

Partager cet article
Repost0

commentaires